Rétrospective de la journée: intervision «Raconter le racisme» du 26 août 2022

12.09.2022

Le 26 août 2022, 20 animatrices et animateurs se sont réunis à la «Haus der offenen Jugendarbeit» de la ville de Wil pour un moment d’échange et de réflexion. Les thèmes de la journée étaient le racisme et les cafés-récits avec les jeunes. Une rétrospective de Rhea Braunwalder.

Photo: màd
Texte: Rhea Braunwalder

Comment le lieu a-t-il été choisi?

Un groupe très actif d’animatrices et d’animateurs s’est constitué à Wil il y a environ un an, à l’initiative du service de l’intégration de la ville. Dans le cadre des semaines d’action contre le racisme (mars 2022), plusieurs cafés-récits ont été organisés à Wil sur le thème «Appartenir». Il s’agissait d’histoires autour du sentiment d’appartenance, non seulement à un pays, mais aussi à des groupes d’amis, des associations ou des familles. Comme je sentais beaucoup d’énergie et de motivation chez les animatrices et animateurs, il était clair pour moi que l’intervision de cette année devait avoir lieu ici. J’ai demandé à Jara Halef qui s’occupe de l’animation auprès de la jeunesse de Wil, si elle pouvait mettre une salle à notre disposition.

Comment s’est déroulée la journée?

Nous avons commencé la matinée par une table ronde avec nos hôtes, Jara Halef (animatrice socioculturelle à Wil) et Katarina Stigwall (directrice et conseillère au bureau de consultation contre le racisme et la discrimination de l’EPER). Les deux intervenantes ont donné un aperçu de leur travail. Elles se sont accordées sur le fait que parler du racisme, quel que soit le cadre, est assez difficile. «Il faut beaucoup de temps pour que les gens aient le courage de venir au bureau de consultation», explique Katarina Stigwall. En revanche, le café-récits permet de se retrouver dans un cadre protégé. Lors de celui qu’a organisé Jara Halef, quelques jeunes ont raconté comment ils ne se sentaient pas intégrés.

Après la table ronde, nous avons partagé un repas, ce qui a laissé beaucoup de temps pour des discussions individuelles. Les animatrices et animateurs ont discuté de leurs prochains cafés-récits. Ils ont pu découvrir des idées de thèmes et de questions et ont partagé leurs propres histoires de vie.

L’après-midi, nous avons abordé plus en détail des cas individuels en utilisant l’intervision en petits groupes. Des questions telles que «Que faire lorsque des personnes tirent des conclusions négatives de leurs expériences?» et «Comment gérons-nous les journalistes et leurs reportages sur nos cafés-récits?» ont fait l’objet d’intenses discussions.

Qu’ai-je retenu de cette journée?

Les animatrices et animateurs se sont montrés très intéressés par le thème des jeunes et du racisme. Je retiens qu’une bonne animation n’est pas uniquement liée aux compétences dans ce domaine précis: plus nous sommes sensibilisés aux thèmes de la diversité et plus nous pouvons nous mettre à la place de nos narrateurs, comprendre leurs sentiments et leur univers et plus nous pouvons être sensibles dans notre façon d’animer. Il me tient donc à cœur d’aborder la diversité en termes de genre, de sexualité, d’origine et de capacités psychiques et physiques au sein du réseau.

 

Portraits

Katarina Stigwall est responsable du bureau de consultation contre le racisme et la discrimination de l’EPER et a développé un jeu de cartes qui incite à la réflexion sur le racisme au quotidien. Sur un côté sont inscrites des phrases qui, à première vue, paraissent tout à fait neutres; de l’autre, les phrases sont contextualisées sur le plan historique et social acquérant ainsi une autre signification. Le jeu de cartes peut servir de base de discussion lors d’ateliers. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter le bureau de conseil.


Jara Halef est animatrice socioculturelle à Wil. Elle apprécie le contact informel et décontracté avec les jeunes, sans attentes ni pression de performance.